Une seconde, à peine. Une étincelle et je n’est plus, je suis nous. Une conscience commune.
Je suis Ahmed, Benjamin, Chrystelle, Dolorès, Eiwong. Fleure adolescente, homme mûr, vieux chêne, la folie, les regrets, la sagesse. Je suis elle, lui, toi, eux. Je suis dynamique, passive, menteur, iconoclaste et pieu, amoureuse et triste. Je brasse des millions et fais la manche. Je joins mes mains en prière, me tourne vers la Mecque et psalmodie le Talmud. Je rêve de gloire, d’un crédit, d’amour, de manger à ma faim, de paix, de poésie et d’être enceinte. J’ai peur de mourir, de vivre, de parler à Jérémie de la Terminal S, du noir et de vieillir. J’aime le Népal, ma mère, les macarons, mes enfants et la pluie sur les vitres.
Même cette étincelle, je l’aime, dans cette gare où nous relions nos aspirations, nos inspirations, nos respirations, le temps d’un souffle. Cette étincelle qui sera explosion dans une seconde, à peine. Désormais nous savons que je suis nous, nous sommes un. Un jour, le monde entier saura et nous serons ensemble face aux loups solitaires.
Cela me fait un peu penser au principe de la série Sense 8…
Je ne l’ai pas vu, mais oui, connaissant le concept, je suis d’accord !