Histoire d’écrire #17 Focus Interfeel : comment m’est venu l’idée d’Interfeel ?

Mes conseils d’écriture se base, principalement et bien sûr, sur mon expérience et ma réflexion personnelle, que j’agremente d’exemple tirés de mon propre livre, Interfeel.

(Pour toutes les infos sur ce livre : par ici)

Pour cet article là, je vais faire le raisonnement inverse : je vais expliquer la genèse d’Interfeel, et les conclusions que l’on peut en tirer quant à l’écriture.

Un peu d’histoire : mais comment qu’a été créé Interfeel ?

Tout a commencé en 2012 (et oui, ça date !). Un concours d’écriture est lancé par Pocket Jeunesse

et la plateforme littéraire We Love Words.

Celle-là même.
http://welovewords.com/

L’idée était de découvrir de nouveaux talents. Et comme tout concours d’écriture, appelé « Bug Social »

Essai bannie re 5
Celui là… vous avez compris !
http://welovewords.com/contests/social-bug

Concours dont voici le pitch :

Imaginez une société qui a laissé trop de pouvoir à un réseau social virtuel extrêmement puissant. Faites bugger la société.

L’intrigue du texte devra intégrer les éléments suivants : action, suspens, amour, amitié. Les héros du livre doivent avoir entre 15 et 18 ans.

L’utilisation d’éléments fantastiques est bien sûr acceptée même si elle n’est absolument pas obligatoire.

Il ne s’agit pas de disserter sur une dérive de la société ou de décrire pendant des heures le monde de demain. Il faut raconter une histoire !

Attention, il ne s’agit pas de faire une copie d’Hunger Games ou d’autres textes d’anticipation connus.

On sent déjà venir les prémisses d’Interfeel, non 🙂 ? La deadline est au milieu d’août, on va dire le 15.

Et moi, en plein cœur de l’été, je suis à mille lieux d’avoir envie de participer à un concours d’écriture, d’autant que le genre (la science fiction) et la tranche d’âge (Young Adult), ne me sont absolument pas familiers.

Et donc je suis en Bretagne, avec des amis, à faire tout, n’importe quoi, mais pas écrire.

Related image
Je suis plutôt sur ce genre de projet

Et puis, 48 heures avant la fin du concours, je me réveille. L’envie de gagner me gagne. Et l’idée d’un réseau de partage des émotions prend forme. A la réalité, je pense bien qu’il se formait tranquilou dans ma tête, à mon insu, et qu’il attendait le bon moment pour émerger.

Bon moment, d’accord, c’est cool, mais il ne me restait deux jours ! Et une fois l’idée présente, pas question de la lâcher. Alors s’en suivirent 48 heures d’écriture assez tenace, puisqu’il fallait écrire à la fois le premier chapitre du livre, la bible des personnages et le résumé du premier Tome.

24 heures chrono, Saison 8 (VF) sur iTunes
Je me senstais un peu comme ça. Mais sur deux jours.
http://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=58.html

Je l’ai fait. Et, grosso modo, ce que j’ai rendu en si peu de temps est devenue peu ou proue la trame d’Interfeel : un personnage masculin principal : Nathan, une personnage féminin : Elizabeth, un antagoniste : le commissaire (une seule personne pour l’instant), un groupe d’ami autours de Nathan, le professeur, et leurs péripéties.

Et quelques mois plus tard, je m’en rappelerai toujours, je sortais du monop’ quand je reçu un email sur cet ancêtre de l’Opale qu’est le Smarthone. Vue la rapidité de mon envoi, je ne jugeais pas la chose lisible, voir visible, j’étais persuadé de ne pas avoir gagné. J’avais presque envie d’ignorer ce message qui avait des allures de spam.

Et pourtant ! J’avais gagné !

Puis l’écriture, la longue période d’écriture, a suivit. J’y reviendrais dans un prochain article. Il me semblait important de, déjà, tirer des leçons de cette genèse.

Les leçons à tirer

L’urgence a du bon.

48 heures pour sortir une vingtaine de pages. Ça paraît inconcevable, je n’y croyais pas non plus, et je l’ai fait (et je ne suis pas plus intelligent qu’un autre). Pour moi, la leçon à tirer c’est que, comme le titre l’indique, l’urgence a du bon. Bien utilisé le stress est un formidable catalyseur d’idées. On se perd moins dans les mémandres nébuleux de l’inspiration. On hésite moins : droit au but. Et généralement, c’est gagantn.

Attention seulement : cet état d’esprit ne peut pas fonctionner Ad Vitam. De même que vous ne pouvez pas taper un sprint sur 10 kilomètres, vous ne pouvez pas écrire un livre entier avec ce procédé là. Je le dirais toujours : l’écriture est un marathon (et je dois me le rappeler aussi, parfois :)). Si vous écrivez un roman dans le rush, du début à la fin, sans pause, je ne donne pas cher de votre état cardio vasculaire par la suite. Mourir pour des romans, d’accord, mais de mort lente, comme dirait l’autre.

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Métaphore d’un homme qui a voulu courir un marathon comme un sprint

Bref, le stress est un outil puissant. Mais comme beaucoup de choses, il est à consommer avec modération. Leçon numéro 1.

Faite simple pour commencer.

Seconde leçon à tirer : faire simple avant de faire compliqué. Cela me semble bien plus efficace que de faire un florilège d’idées complètement anarchiques, et de devoir tout retailler par la suite. Dans le contexte de la création d’Interfeel, le temps limité + le stress vue précédemment m’ont obligé à aller droit au but. Et comme je l’ai dit, l’histoire de base que j’ai proposé dans le concours était clair, et c’est celle que j’ai reprise dans la rédaction de mon livre.

C’est à partir de cette trame solide que j’ai pu complexifier mon univers. J’ai ajouté l’Opale. J’ai dédoublé l’antagonisme principal, le commissaire, en deux personnes : Vlad Ekaton et Kassandra Kacem. Bref, je me suis appuyé sur cette ligne narrative solide (qui plus ai approuvé par la maison d’Edition), pour sereinement aborder la complexité de l’univers d’Interfeel. Je suis persuadé que, sans ce concours et cette obligation de faire simple, mon histoire aurait été grandement différente, et pas forcément mieux.

Plus votre univers est fertile, plus je vous conseille d’avoir une trame narrative simple (mais pas simpliste), que vous pourrez ensuite complexifier. Vous pourriez, sinon, vous perdre dans vos nombreux détails et ne plus voir l’ensemble. De plus, il est très dur d’abandonner une idée qu’on aime, quand elle ne cadre pas notre histoire. Alors autant définir notre histoire en amont.

N’ayez pas peur de tenter : ce qui vous paraît nul ne l’est pas forcément

La dernière leçon à tirer est ma surprise à me savoir gagnant. Je n’aurai, sérieusement, jamais parié un kopek sur mon histoire (facile de dire ça a posteriori, mais c’est vrai). Ce n’est pas de la fausse modestie, j’avais limite honte de ce que j’avais envoyé.

La leçon a en tirer est : mettez à bas vos a priori, vos présupposés, vos « de toute façon ils ne vont pas aimer », peut être que non, en effet, et peut être que si. Il n’y a pas de pire juge que soit même, et ce magistrat est souvent très injuste. Essayez, présentez votre travail au monde extérieure. Et pour paraphraser Mandela : soit vous gagnez, soit vous apprenez pour la prochaine fois. Peace.

Et pour finir en musique :

Et pour finir en musique

Voilà, j’espère que cet « Histoire d’Ecrire » un peu particulier vous aura plus ! N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires, quant à moi je vous retrouve très bientôt, pour un nouvel article ! Tchu

Antonin A.

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J’espère que ce conseil d’écriture vous a plu !

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Pour en savoir plus sur mon livre Interfeel, cliquez ici !

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A propos Antonin Atger

Ecrivain, mon livre Interfeel est disponible aux Editions Pocket Jeunesse : https://www.lisez.com/livre-grand-format/interfeel/9782266248280
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