Vous le savez, surtout si vous suivez mes vidéos YouTube, mais j’aime bien les métaphores (même si les esprits taquins, et je sais qu’il y en a, préciseront qu’il s’agit plutôt de comparaisons). Or, il y en a une que je trouve tout indiquée pour décrire le travail de construction d’un roman : la métaphore de la maison.
Ceci est votre histoire.
Ça tombe bien, c’est le titre de cet article.
On pourrait résumer cette idée par une simple phrase (comme ça, les plus faineants d’entre vous peuvent s’arrêter là sans finir l’article :)).
Écrire un livre, c’est un peu comme construire une maison.
Moi (et pleins d’autres, en fait)
Mais pourquoi ? Comment ? Qu’ouies-je ? Voyons cela de plus près (avec ceux qui sont encore là :)).
Les choses à prendre en compte avant de construire sa maison.
Construire une maison ne se construit pas d’un claquement de doigts. Cette décision implique généralement une chose fondamentale : cela prendra du temps. Pour l’instant, nous sommes d’accord ?
Retour à l’aspect écriture. Il faut raisonner de la même manière : écrire prendra du temps. Si vous montez une cabane en deux semaines, vous aurez peut être un abris pour quelques jours, mais la première bourrasque un peu forte balayera votre travail avec la force d’un souffle de loup. La première étape est : cela prendra du temps.
Et le temps, c’est de l’argent. Allons sur le second paramètre : écrire vous coûtera, rarement en pièces sonnantes et trébuchantes, mais en temps passé chaque jour. La contrainte sera donc sur le long terme (en années), et au quotidien (il faudra écrire un peu, tous les jours).
Une fois que vous avez accepté ce paramètre de temporalité, on peut passer sur la question de l’espace.
« Quoi ? Je dois vendre kiki pour financer ma maison ? Jamais ! »
Trouver l’emplacement
Et oui : une maison ne se créée pas n’importe où. Il faut penser à la place que l’on peut s’offrir, le terrain, l’ensoleillement. Savoir combien de matière nous avons pour cette construction.
Comment transmettre cette image en écriture ? Très simple : quelles sont vos capacités ? Écoutez vous avec bienveillance, et ne jouez pas les Icares. Si vous n’avez jamais écrit de votre vie, et que vous voulez vous lancer dans une oeuvre de science fiction avec 15 personnages principaux et 6 Tomes (et je sais qu’il y en a parmi vous :)), je vous conseille de commencer par des projets plus modestes. Avec de construire un palace, apprennes sur un studio. Plus l’oeuvre est grande, ambitieuse, plus vos compétences, votre motivation, votre organisation, va être mise à rude épreuve. Commencez petit, apprenez, grossissez.
Genre construire un palais du premier coup, n’est pas forcément une idée de génie 😉
Avant de construire une maison
Dessiner les plans
Ok ! Vous avez l’emplacement, et le projet qui vous semble à la fois assez excitant pour vous satisfaire. Reste à savoir la taille de votre maison. Un étage ? Deux étages ? Un jardin ? Vous devez composez avec le réel : la place que vous avez, vos moyens, la matière.
Idem pour votre histoire : avez vous assez de matière pour faire un roman ? Un petit roman ? Une nouvelle ? Une saga ? N’ayez pas les yeux plus grands que le ventre, vous le regretterez si vous vous engagez sur une construction sans issus.
Chaque histoire possède son support. Quelque fois, on veut développer une nouvelle en roman, mais attention : s’il vous manque de la matière, les parois de votre histoire ne seront pas assez solide. Même si vous ne pouvez (bien évidemment !) le nombre de pages exacte, en avoir une idée générale vous aidera.
« Alors tu vois, là c’est le chapitre 3, qui communique avec le chapitre 6… »
Construire les fondations
Les fondations sont invisibles, et indispensables. Sans fondation, votre maison prend l’eau ou s’effondre (et par conséquent, prend l’eau).
En écriture, ce travail de solidification invisible est tout aussi nécessaire. Préparez vos personnages. Effectuez les recherches sur les lieux de l’intrigue, les thématiques abordées. En gros, avant de poser le premier mot, vous devez déjà parfaitement connaître pas forcément votre histoire, mais son environnement.
Invisible au final, mais indispensable pour que tout tienne.
Ériger les murs porteurs.
Idem : après les fondations, invisibles, les murs porteurs. Présents, apparents et indispensables pour la tenue de votre maison et pour l’installation du toit.
Retour sur la littérature : quels sont les éléments clés sur lesquels s’articulera votre histoire ? Connaissez vous le début, les péripéties principales ? Sans cela, inutile de continuer : votre histoire ne tiendra pas.
Une fois que vous les tenez, éprouvez les. Testez les. Sont ils cohérents les uns les autres ? Sont ils solides, assez pour résister aux libertés de l’histoire que vous allez forcément prendre en écrivant ? Plus ces murs sont solides, plus votre histoire le sera.
Avec ça, ma maison, c’est du béton !
Affiner la structure de la maison.
Ok ! Maintenant, les fondations, les parois et les murs porteurs sont installés. Votre maison est solide ! Est-elle habitable pour autant ? Non, car solidité ne veut pas dire accueillante. A vous maintenant de rajouter des parois, de définir les pièces comme vous le souhaitez. Vous n’êtes pas encore dans la finition ou la décoration. Simplement, vous n’avez plus à vous soucier de la solidité globale de l’ensemenble. Vous pouvez vous faire plaisir.
Pareil sur votre histoire. Vous avez les éléments clés, ceux qui structurent l’intrigue. Maintenant, occupez vous du reste. Ajoutez d’autres événements secondes, des personnages. Ils ne sont pas forcément indispensables à votre histoire, mais ils la densifient. Lui apportent à la fois de la profondeur et du relief.
C’est bon, la charpente du livre est mise en place !
Mettre les réseaux.
Mettons un peu de vie dans votre carcasse de pierre : ajoutez l’eau, l’électricité, Internet ! Bref, de quoi rendre l’ensemble vivable, en connectant les pièces entre elles.
Back to the story ! Vos chapitres, petites entités indépendantes, se lient ils bien les uns les autres ? Les transitions sont elles logiques et cohérentes ? Vous avez pensez chapitre par chapitre, ils faut maintenant pouvoir circuler entres eux avec fluidité.
C’est bon, envoie l’encre, le style fluide, et une narration inninterrompue !
Ajouter la déco.
Enfin tout est près. La structure supporte, le fonctionnel fonctionne. Reste la partie la partie finale, et la plus importante : décorez à votre guise, agencez vos pièces de la manière que vous le souhaitez. Votre structure est désormais assez solide pour satisfaire votre création !
Cette étape, en écriture, à ne multiple visages : épaisseur des personnages, densification des lieux : faite vous plaisir ! Non seulement vous avez des structures assez solides pour agrémenter à votre guise l’intérieur de votre histoire, mais en plus, vous maîtrisez la structure, vous savez donc, intuitivement, ce qui conviendra à votre histoire.
Une petite psychologie de personnage par ici… un environnement plus étoffé par là… et voilà !
Le contrôle final
Avant de vivre dans une maison, il faut faire un check (postal) : l’eau fonctionne-elle ? Le lit est il bien positionner ? Si vous avez suivis les étapes suivantes, cela ne devrait pas poser de souci.
En écriture, c’est l’heure de la relecture. Elle existe en plusieurs formes : la relecture structurelle, pour voir si vos événements s’enchaînent bien. La relecture d’ajout : pour changer des détails, des dialogues, qui rendront l’histoire plus fluide (notamment car maintenant vous connaissez parfaitement votre histoire : vous l’avez écrite !). Enfin la relecture orthographique, pas la plus marrante, mais indispensable, surtout si vous voulez présenter le texte aux éditeurs.
« Je vois dans votre livre qu’il y a une incohérence entre le chapitre 3 et le chapitre 21. ça peut vous coûter cher, vous savez ? »
Et voilà ! Vous avez désormais entre les mains votre bébé finalisé ! Et en bonus, si vous avez suivis ces mêmes recommandations vos travaux, vous avez également une belle maison, pour le lire une nouvelle fois, bien à l’abris !
La semaine prochaine, nous resterons dans le monde des métaphores (enfin, des comparaisons), et je vous montrerai comment les règles de création d’un dessin peuvent être des outils puissants, aussi, pour écrire. Crayon à dessin ou stylo plume, même combat ! Pas la peine d’être un esthète du crayon, pas d’inquiétude. Bref, rendez-vous la semaien prochaine !
Antonin A.
—-
J’espère que ce conseil d’écriture vous a plu !
Rappel : vous pouvez recevoir les prochains directement dans votre boîte de réception, en vous abonnant à ce blog en haut à droite de cette page (garantie sans spam ;)).
Si vous aimez ces articles, le meilleur moyen de me soutenir, c’est de le partager sur vos réseaux sociaux favoris ;).
Histoire d’écrire #25 La métaphore de la maison
Vous le savez, surtout si vous suivez mes vidéos YouTube, mais j’aime bien les métaphores (même si les esprits taquins, et je sais qu’il y en a, préciseront qu’il s’agit plutôt de comparaisons). Or, il y en a une que je trouve tout indiquée pour décrire le travail de construction d’un roman : la métaphore de la maison.
Ça tombe bien, c’est le titre de cet article.
On pourrait résumer cette idée par une simple phrase (comme ça, les plus faineants d’entre vous peuvent s’arrêter là sans finir l’article :)).
Mais pourquoi ? Comment ? Qu’ouies-je ? Voyons cela de plus près (avec ceux qui sont encore là :)).
Les choses à prendre en compte avant de construire sa maison.
Construire une maison ne se construit pas d’un claquement de doigts. Cette décision implique généralement une chose fondamentale : cela prendra du temps. Pour l’instant, nous sommes d’accord ?
Retour à l’aspect écriture. Il faut raisonner de la même manière : écrire prendra du temps. Si vous montez une cabane en deux semaines, vous aurez peut être un abris pour quelques jours, mais la première bourrasque un peu forte balayera votre travail avec la force d’un souffle de loup. La première étape est : cela prendra du temps.
Et le temps, c’est de l’argent. Allons sur le second paramètre : écrire vous coûtera, rarement en pièces sonnantes et trébuchantes, mais en temps passé chaque jour. La contrainte sera donc sur le long terme (en années), et au quotidien (il faudra écrire un peu, tous les jours).
Une fois que vous avez accepté ce paramètre de temporalité, on peut passer sur la question de l’espace.
Trouver l’emplacement
Et oui : une maison ne se créée pas n’importe où. Il faut penser à la place que l’on peut s’offrir, le terrain, l’ensoleillement. Savoir combien de matière nous avons pour cette construction.
Comment transmettre cette image en écriture ? Très simple : quelles sont vos capacités ? Écoutez vous avec bienveillance, et ne jouez pas les Icares. Si vous n’avez jamais écrit de votre vie, et que vous voulez vous lancer dans une oeuvre de science fiction avec 15 personnages principaux et 6 Tomes (et je sais qu’il y en a parmi vous :)), je vous conseille de commencer par des projets plus modestes. Avec de construire un palace, apprennes sur un studio. Plus l’oeuvre est grande, ambitieuse, plus vos compétences, votre motivation, votre organisation, va être mise à rude épreuve. Commencez petit, apprenez, grossissez.
Avant de construire une maison
Dessiner les plans
Ok ! Vous avez l’emplacement, et le projet qui vous semble à la fois assez excitant pour vous satisfaire. Reste à savoir la taille de votre maison. Un étage ? Deux étages ? Un jardin ? Vous devez composez avec le réel : la place que vous avez, vos moyens, la matière.
Idem pour votre histoire : avez vous assez de matière pour faire un roman ? Un petit roman ? Une nouvelle ? Une saga ? N’ayez pas les yeux plus grands que le ventre, vous le regretterez si vous vous engagez sur une construction sans issus.
Chaque histoire possède son support. Quelque fois, on veut développer une nouvelle en roman, mais attention : s’il vous manque de la matière, les parois de votre histoire ne seront pas assez solide. Même si vous ne pouvez (bien évidemment !) le nombre de pages exacte, en avoir une idée générale vous aidera.
Construire les fondations
Les fondations sont invisibles, et indispensables. Sans fondation, votre maison prend l’eau ou s’effondre (et par conséquent, prend l’eau).
En écriture, ce travail de solidification invisible est tout aussi nécessaire. Préparez vos personnages. Effectuez les recherches sur les lieux de l’intrigue, les thématiques abordées. En gros, avant de poser le premier mot, vous devez déjà parfaitement connaître pas forcément votre histoire, mais son environnement.
Ériger les murs porteurs.
Idem : après les fondations, invisibles, les murs porteurs. Présents, apparents et indispensables pour la tenue de votre maison et pour l’installation du toit.
Retour sur la littérature : quels sont les éléments clés sur lesquels s’articulera votre histoire ? Connaissez vous le début, les péripéties principales ? Sans cela, inutile de continuer : votre histoire ne tiendra pas.
Une fois que vous les tenez, éprouvez les. Testez les. Sont ils cohérents les uns les autres ? Sont ils solides, assez pour résister aux libertés de l’histoire que vous allez forcément prendre en écrivant ? Plus ces murs sont solides, plus votre histoire le sera.
Affiner la structure de la maison.
Ok ! Maintenant, les fondations, les parois et les murs porteurs sont installés. Votre maison est solide ! Est-elle habitable pour autant ? Non, car solidité ne veut pas dire accueillante. A vous maintenant de rajouter des parois, de définir les pièces comme vous le souhaitez. Vous n’êtes pas encore dans la finition ou la décoration. Simplement, vous n’avez plus à vous soucier de la solidité globale de l’ensemenble. Vous pouvez vous faire plaisir.
Pareil sur votre histoire. Vous avez les éléments clés, ceux qui structurent l’intrigue. Maintenant, occupez vous du reste. Ajoutez d’autres événements secondes, des personnages. Ils ne sont pas forcément indispensables à votre histoire, mais ils la densifient. Lui apportent à la fois de la profondeur et du relief.
Mettre les réseaux.
Mettons un peu de vie dans votre carcasse de pierre : ajoutez l’eau, l’électricité, Internet ! Bref, de quoi rendre l’ensemble vivable, en connectant les pièces entre elles.
Back to the story ! Vos chapitres, petites entités indépendantes, se lient ils bien les uns les autres ? Les transitions sont elles logiques et cohérentes ? Vous avez pensez chapitre par chapitre, ils faut maintenant pouvoir circuler entres eux avec fluidité.
Ajouter la déco.
Enfin tout est près. La structure supporte, le fonctionnel fonctionne. Reste la partie la partie finale, et la plus importante : décorez à votre guise, agencez vos pièces de la manière que vous le souhaitez. Votre structure est désormais assez solide pour satisfaire votre création !
Cette étape, en écriture, à ne multiple visages : épaisseur des personnages, densification des lieux : faite vous plaisir ! Non seulement vous avez des structures assez solides pour agrémenter à votre guise l’intérieur de votre histoire, mais en plus, vous maîtrisez la structure, vous savez donc, intuitivement, ce qui conviendra à votre histoire.
Le contrôle final
Avant de vivre dans une maison, il faut faire un check (postal) : l’eau fonctionne-elle ? Le lit est il bien positionner ? Si vous avez suivis les étapes suivantes, cela ne devrait pas poser de souci.
En écriture, c’est l’heure de la relecture. Elle existe en plusieurs formes : la relecture structurelle, pour voir si vos événements s’enchaînent bien. La relecture d’ajout : pour changer des détails, des dialogues, qui rendront l’histoire plus fluide (notamment car maintenant vous connaissez parfaitement votre histoire : vous l’avez écrite !). Enfin la relecture orthographique, pas la plus marrante, mais indispensable, surtout si vous voulez présenter le texte aux éditeurs.
Et voilà ! Vous avez désormais entre les mains votre bébé finalisé ! Et en bonus, si vous avez suivis ces mêmes recommandations vos travaux, vous avez également une belle maison, pour le lire une nouvelle fois, bien à l’abris !
La semaine prochaine, nous resterons dans le monde des métaphores (enfin, des comparaisons), et je vous montrerai comment les règles de création d’un dessin peuvent être des outils puissants, aussi, pour écrire. Crayon à dessin ou stylo plume, même combat ! Pas la peine d’être un esthète du crayon, pas d’inquiétude. Bref, rendez-vous la semaien prochaine !
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A propos Antonin Atger
Ecrivain, mon livre Interfeel est disponible aux Editions Pocket Jeunesse : https://www.lisez.com/livre-grand-format/interfeel/9782266248280