Il est temps de vous faire une confidence, qui ne plaira certainement pas à tout le monde.
J’aime les mangas.
Pour le divertissement, bien sûr, mais également pour la profondeur qu’ils peuvent receler. Une œuvre comme Monster interroge sur la nature humaine. Les livres de Jirō Taniguchi sont des trésors de sensibilité. Car oui, le manga ne se limite pas qu’à des combats interplanétaires entre des créatures surpuissantes. Manga veut tout simplement dire « Bande Dessinée » donc techniquement, Astérix est un manga.
Mais même les œuvres les plus populaires recèlent de puissantes réflexions. Qui peut nier l’intense dimension politique de l’Attaque des Titans, et les échos avec notre propre histoire ? Une œuvre comme Naruo parle de la souffrance d’être rejeté car différent, et même « One Piece » aborde à sa manière des sujets comme le racisme et la transidentité.
Les mangas sont des œuvres à part entière, c’est un fait. Mais je souhaite en parler aujourd’hui car ils sont pour moi une porte d’entrée toute trouvée lors de mes interventions scolaires. Lorsque j’arrive, je suis « l’écrivain », avec tous les préjugés que charrie cette profession. Mais si j’évoque le dernier chapitre du manga à la mode, soudain j’interpelle. Comment ? On peut écrire des romans de 500 pages et respecter, voir aimer les mangas ? C’est pour moi l’un des meilleurs moyens d’embarquer les élèves dans mes interventions.
En mettant en avant ce qui nous unis, plutôt que ce qui nous divise
