C’est donc le dernier article de cette série, initiée il y a un peu plus d’un an !
Comme vous l’avez compris, ces articles suivaient, justement, le processus de création d’un livre. Des questionnements premiers (en janvier), aux techniques motivations, puis les conseils pour l’écriture à proprement parler, début, milieu, fin, et enfin la vie après la publication !
Je voulais conclure cette série en, déjà, vous remerciant si vous me suivez depuis le premier ! Affichez vous en commentaire si c’est le cas, que je vous congratule directement !
Et puis faire un article plus personnel, sur les choses qui ont changé, pour moi, après la sortie d’Interfeel.
Le train de vie d’une rock star (la drogue en moins)
En gros
Je rigole, mais : il s’est passé de nombreux mois où chaque weekend, j’étais en vadrouille. J’ai traversé la France, par trains, par trains ratés puis récupéré, par voiture (bouh !), et j’ai rencontré des lecteurs aux quatre coins du pays. De tout âge (le premier qui me sort que les jeunes ne lisent plus…), et tous sympa ! J’ai rencontré des libraires, qui se battent pour faire tenir leur magasin, poussées (accord de majorité) par la passion, l’envie de partage. Dans tous ces échanges, c’est ce qui revient. Pourquoi tenir une librairie ? Certainement pas pour ce faire un paquet d’oseille. Plutôt : pour échanger, faire découvrir une petite perle au lecteur, perle qu’il n’aurait certainement pas trouvé en suivant l’algorithme d’Amazon, par exemple.
J’ai croisé des responsables de festival, des bénévoles, tous poussés par cette envie de partager la culture et le savoir, à la fois attentif à l’accueil des lecteurs qu’à celui des auteurs. De rares expériences désagréables (il en faut), beaucoup de bons souvenirs.
Me concernant, ce qui m’a le plus touché n’est pas la sortie de mon livre, mais les retours des lecteurs. Sur les sites, les blogs, bien sûr, mais aussi les quelques messages, personnels, que j’ai reçu, comme celui-là :
Franchement, si ça ne vous arrache pas le coeur, c’est que vous n’en avez pas.
Où une autre ado qui m’a contacté par Instagram pour me dire que mon livre lui avait redonné goût à la lecture. J’aime bien écrire des histoires, attention. Mais la solitude pèse, parfois. Savoir que ces créations touchent, émeuvent, est indescriptible ( pour paraphraser Ana). Et implique une responsable envers les lectrices et lecteurs : essayer de faire des histoires encore plus belles.
Le statut :
Être écrivain, ou simplement dire qu’on est écrivain, changé beaucoup de choses. Lorsqu’on est en « représentation » au sein des salons, ou des écoles. Mais aussi dans la vie privée.
Le rôle de l’écrivain.
Quand je suis en dédicace, par exemple, je suis assez naturel. C’est à dire que je peux faire des blagues, chambre un peu (je suis un petit rigolo, oui oui). Or il ne faut pas oublier quelque chose : vous n’êtes désormais plus uniquement vous, mais aussi vous, auteur. Celui qui parle à cette lectrice, ce lecteur, n’est pas uniquement une personne. C’est l’auteur du livre qu’il, elle a aimé. Qu’il, elle va découvrire. Une des erreurs est de se sentir gonfler des ailes et pousser les chevilles (ou l’inverse), et de devenir pédant au possible. L’autre erreur, est de faire comme si de rien n’était. Comme si on n’était qu’une personne random.
Parfois la personne ne veut pas parler. Souvent la personne ne voit en vous que l’auteur (en même temps c’est normal, elle ne vous connait qu’ainsi), et peut mal intérprêter une blague, même anodine. C’est une histoire de dosage, et de feeling. En fonction de la personne, de sa timidité, sa véhémence, on peut se permettre l’humour, ou simplement le sourire respectueux. Certains nous chambrent directe, et on peut se faire plaisir. Certains sont plus dans la retenue, et il faut le respecter. Avec l’expérience, vous verrez. Et cela vous apprendra à (encore mieux) lire les personnes. Toujours utile, pour vous, et votre écriture !
Le statut de l’écrivain.
Mais l’influence de l’écrivain transparait également dans la vie privée. Mettons une scène de rencontre ordinaire, autours d’un bon repas, d’une tablée :
« Tu fais quoi dans la vie ? – Je suis écrivain. »
Et là généralement, le silence se fait, flatteur, certes, mais génant aussi. Et après, votre statut change. C’est désormais l’écrivain qui parle, même pour expliquer que ce gigot n’est pas très cuit.
« Qu’a-t-il voulu dire par gigot ? Est-ce une métaphore de la société actuelle, où personne ne parvient à trouver sa bonne température – NON, JUSTE QUE LE GIGOT N’EST PAS CUIT ! »
Bon, soit vous rêviez de ces moments où l’attention est tournée vers vous et vous kiffez, tant mieux ! Vous êtes alors celui qui a tenté, réussis, de vivre par son art. A titre personnel, je suis à la fois flatté et géné. Généralement, ensuite, des questions arriveront (presque toujours en fait), par ce que votre métier n’est pas anodin, et l’objet de fantasme. Si vous souhaitez rester dans votre coin à vous plaindre de la froideur de votre gigot, c’est raté ! Et je vous préviens, après, chacune de vos remarques sera passés au prisme de la « caution culturelle » de la table 🙂 !
Ce n’est pas un GROS problème, attention. En gros un problème d’artiste, et beaucoup seraient bien content de l’avoir. Mais je voulais simplement prevenir de ce changement de statut. Il arrive, que vous le vouliez où non. Et alors, les gens écouteront, même si tout ce que vous dîtes sera d’une banalité monstrueuse.
» La guerre, c’est plutôt mal. – Quel génie ! »
Bref, quoi qu’on fasse, on est toujours catalogué. Heureusement, le statut d’écrivain n’est pas le pire :).
Voilà ! Cet article conclue un an de conseils d’écriture, initié en janvier. J’ai pris grand plaisir à les écrire, et à échanger avec vous. J’espère qu’ils vous ont plu, amusées, parfois, intéressés, souvent. Bon réveillon, et je vous retrouve en début d’année prochaine pour plein de nouvelles surprises !
A très vite et… À vos stylos !
Antonin A.
—-
J’espère que ce (dernier) conseil d’écriture vous a plu !
Rappel : vous pouvez recevoir les prochains directement dans votre boîte de réception, en vous abonnant à ce blog en haut à droite de cette page (garantie sans spam ;)).
Si vous aimez ces articles, le meilleur moyen de me soutenir, c’est de le partager sur vos réseaux sociaux favoris ;).
Histoire d’écrire #56 Focus Interfeel : la vie après Interfeel.
C’est donc le dernier article de cette série, initiée il y a un peu plus d’un an !
Comme vous l’avez compris, ces articles suivaient, justement, le processus de création d’un livre. Des questionnements premiers (en janvier), aux techniques motivations, puis les conseils pour l’écriture à proprement parler, début, milieu, fin, et enfin la vie après la publication !
Je voulais conclure cette série en, déjà, vous remerciant si vous me suivez depuis le premier ! Affichez vous en commentaire si c’est le cas, que je vous congratule directement !
Et puis faire un article plus personnel, sur les choses qui ont changé, pour moi, après la sortie d’Interfeel.
Le train de vie d’une rock star (la drogue en moins)
Je rigole, mais : il s’est passé de nombreux mois où chaque weekend, j’étais en vadrouille. J’ai traversé la France, par trains, par trains ratés puis récupéré, par voiture (bouh !), et j’ai rencontré des lecteurs aux quatre coins du pays. De tout âge (le premier qui me sort que les jeunes ne lisent plus…), et tous sympa ! J’ai rencontré des libraires, qui se battent pour faire tenir leur magasin, poussées (accord de majorité) par la passion, l’envie de partage. Dans tous ces échanges, c’est ce qui revient. Pourquoi tenir une librairie ? Certainement pas pour ce faire un paquet d’oseille. Plutôt : pour échanger, faire découvrir une petite perle au lecteur, perle qu’il n’aurait certainement pas trouvé en suivant l’algorithme d’Amazon, par exemple.
J’ai croisé des responsables de festival, des bénévoles, tous poussés par cette envie de partager la culture et le savoir, à la fois attentif à l’accueil des lecteurs qu’à celui des auteurs. De rares expériences désagréables (il en faut), beaucoup de bons souvenirs.
Me concernant, ce qui m’a le plus touché n’est pas la sortie de mon livre, mais les retours des lecteurs. Sur les sites, les blogs, bien sûr, mais aussi les quelques messages, personnels, que j’ai reçu, comme celui-là :
Où une autre ado qui m’a contacté par Instagram pour me dire que mon livre lui avait redonné goût à la lecture. J’aime bien écrire des histoires, attention. Mais la solitude pèse, parfois. Savoir que ces créations touchent, émeuvent, est indescriptible ( pour paraphraser Ana). Et implique une responsable envers les lectrices et lecteurs : essayer de faire des histoires encore plus belles.
Le statut :
Être écrivain, ou simplement dire qu’on est écrivain, changé beaucoup de choses. Lorsqu’on est en « représentation » au sein des salons, ou des écoles. Mais aussi dans la vie privée.
Le rôle de l’écrivain.
Quand je suis en dédicace, par exemple, je suis assez naturel. C’est à dire que je peux faire des blagues, chambre un peu (je suis un petit rigolo, oui oui). Or il ne faut pas oublier quelque chose : vous n’êtes désormais plus uniquement vous, mais aussi vous, auteur. Celui qui parle à cette lectrice, ce lecteur, n’est pas uniquement une personne. C’est l’auteur du livre qu’il, elle a aimé. Qu’il, elle va découvrire. Une des erreurs est de se sentir gonfler des ailes et pousser les chevilles (ou l’inverse), et de devenir pédant au possible. L’autre erreur, est de faire comme si de rien n’était. Comme si on n’était qu’une personne random.
Parfois la personne ne veut pas parler. Souvent la personne ne voit en vous que l’auteur (en même temps c’est normal, elle ne vous connait qu’ainsi), et peut mal intérprêter une blague, même anodine. C’est une histoire de dosage, et de feeling. En fonction de la personne, de sa timidité, sa véhémence, on peut se permettre l’humour, ou simplement le sourire respectueux. Certains nous chambrent directe, et on peut se faire plaisir. Certains sont plus dans la retenue, et il faut le respecter. Avec l’expérience, vous verrez. Et cela vous apprendra à (encore mieux) lire les personnes. Toujours utile, pour vous, et votre écriture !
Le statut de l’écrivain.
Mais l’influence de l’écrivain transparait également dans la vie privée. Mettons une scène de rencontre ordinaire, autours d’un bon repas, d’une tablée :
Et là généralement, le silence se fait, flatteur, certes, mais génant aussi. Et après, votre statut change. C’est désormais l’écrivain qui parle, même pour expliquer que ce gigot n’est pas très cuit.
Bon, soit vous rêviez de ces moments où l’attention est tournée vers vous et vous kiffez, tant mieux ! Vous êtes alors celui qui a tenté, réussis, de vivre par son art. A titre personnel, je suis à la fois flatté et géné. Généralement, ensuite, des questions arriveront (presque toujours en fait), par ce que votre métier n’est pas anodin, et l’objet de fantasme. Si vous souhaitez rester dans votre coin à vous plaindre de la froideur de votre gigot, c’est raté ! Et je vous préviens, après, chacune de vos remarques sera passés au prisme de la « caution culturelle » de la table 🙂 !
Ce n’est pas un GROS problème, attention. En gros un problème d’artiste, et beaucoup seraient bien content de l’avoir. Mais je voulais simplement prevenir de ce changement de statut. Il arrive, que vous le vouliez où non. Et alors, les gens écouteront, même si tout ce que vous dîtes sera d’une banalité monstrueuse.
– Quel génie ! »
Bref, quoi qu’on fasse, on est toujours catalogué. Heureusement, le statut d’écrivain n’est pas le pire :).
Voilà ! Cet article conclue un an de conseils d’écriture, initié en janvier. J’ai pris grand plaisir à les écrire, et à échanger avec vous. J’espère qu’ils vous ont plu, amusées, parfois, intéressés, souvent. Bon réveillon, et je vous retrouve en début d’année prochaine pour plein de nouvelles surprises !
A très vite et… À vos stylos !
Antonin A.
—-
J’espère que ce (dernier) conseil d’écriture vous a plu !
Rappel : vous pouvez recevoir les prochains directement dans votre boîte de réception, en vous abonnant à ce blog en haut à droite de cette page (garantie sans spam ;)).
Si vous aimez ces articles, le meilleur moyen de me soutenir, c’est de le partager sur vos réseaux sociaux favoris ;).
D’ailleurs, vous pouvez me suivre :
Sur Facebook
Sur Twitter
Sur Instagram
Pour consulter les autres articles Histoire d’Ecrire, c’est par ici.
Pour en savoir plus sur mon livre Interfeel, cliquez ici !
Enfin, laissez un petit commentaire ci-dessous, sympa, curieux, peu importante ! Le plus important dans un blog, c’est le dialogue !
Share this:
WordPress:
Articles similaires
A propos Antonin Atger
Ecrivain, mon livre Interfeel est disponible aux Editions Pocket Jeunesse : https://www.lisez.com/livre-grand-format/interfeel/9782266248280